Travailler avec la jeune génération après 50 ans - Alphonse

D’un côté, vous êtes amené(e)s à travailler plus longtemps. De l’autre, les jeunes pousses foisonnent au sein des entreprises. Alors comment gérer cet écart d’âge avec vos collègues de bureau, en évitant les fausses notes ?

Publié en Juin. 2024
Par David Papo David Papo

Juin. 2024

David Papo

David Papo

Rédacteur

Selon une étude de Deloitte (2022), la cohabitation intergénérationnelle est un vrai plus pour les entreprises. En effet, cela permettrait à 63% d’entre elles de voir leur productivité faire un bond de géant. Encore faut-il que chacun(e) y trouve sa place. Alors on a sondé nos lecteurs et on a répertorié toutes vos stratégies intergénérationnelles, des pires aux meilleures, grâce à vos retours d’expérience. Parce que oui, on a tous le droit à l’erreur, quel que soit son âge.

Vraie bonne idée 1 : ouvrir le dialogue avec la jeune génération

En plus de souder les troupes, ces échanges permettent de mettre en lumière les forces et les pistes de progression de chacun(e) comme nous l’explique Benoît : « C’est vrai qu’en tant “qu’ancien”, on peut avoir des préjugés sur les jeunes qui arrivent. Mais en discutant avec eux, je me suis rendu compte qu’ils étaient vraiment dans une démarche d’apprentissage. Car au fond, c’est parfois leur première expérience professionnelle. Je pense qu’on a beaucoup à s’apporter mutuellement. Nous, sur l’organisation par exemple et eux sur les nouvelles technologies. Ce “pont” entre les savoirs est vraiment enrichissant. »

Potentiel d’apprentissage : 8/10 car en plus de vous ouvrir les portes d’un « nouveau monde », vous découvrirez sûrement de nouvelles choses sur vous-même.
Potentiel d’intégration : 8/10 car le dialogue est le ciment de chaque groupe, c’est bien connu !

Fausse bonne idée 1 : tout ramener à vos expériences passées

« Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… ». Cette chanson, c’est un peu votre mantra. Car oui, la nostalgie de vos 30 dernières années professionnelles rythme souvent vos échanges avec la jeune garde. Cependant, vous restez prudent(e) en évitant de dégainer le fameux « c’était mieux avant ». 

Potentiel d’apprentissage : 0/10
Potentiel d’intégration : 3/10 (parce que vos histoires sont tout de même passionnantes, soyons honnêtes).


Le conseil de Zian, accompagnatrice fin de carrière

Vous pouvez demander à votre service RH de mettre en place des ateliers de discussions intergénérationnels au sein de votre entreprise. Le but ? Partager des valeurs communes et vous rendre compte que chaque membre d’équipage vogue vers la même destination.

Vraie bonne idée 2 : favoriser les binômes intergénérationnels

Selon une étude de l’Université de Stanford (2021), les équipes diversifiées en âge sont 35% plus performantes. Benoît peut en témoigner : « Étant commercial depuis plus de 30 ans, j’ai une facilité avec les clients que les jeunes générations n’ont pas forcément encore acquise. D’un autre côté, l’automatisation de certaines tâches nous fait gagner un temps précieux. Et ça, on le doit à l’appétence des nouvelles recrues. »

Potentiel d’apprentissage : 9/10 car « À plusieurs on va plus loin ».
Potentiel d’intégration : 7/10 car on commence à travailler à 2 et cela ouvre le champ des possibles. C’est un peu « l’effet boule de neige ».

Fausse bonne idée 2 : faire cavalier seul

« Seul, on va plus vite » ou encore « On n’est jamais mieux servi que par soi-même ».  Ce n’est pas vous qui le dites mais de vieux proverbes que les jeunes ne connaissent sûrement pas. Et puis d’ailleurs, à quoi bon faire équipe si « on ne se comprend pas ». 

Potentiel d’apprentissage : 2/10 car il reste toujours des choses à apprendre sur soi-même et par soi-même !
Potentiel d’intégration : 0/10 car même si « seul on va plus vite » on n’en reste pas moins « seul ».

Vraie bonne idée 3 : transmettre vos compétences (à ceux qui le souhaitent)

Au-delà des enjeux « opérationnels », le mentorat est un excellent moyen de briser la glace et de renforcer les relations intergénérationnelles comme nous l’explique Véronique : « Au début, j’avais l’impression que tout m’opposait à la jeune génération. Que ce soit dans la gestion du temps de travail (la jeunesse semble avoir des horaires plus flexibles que nous) jusqu’aux besoins intrinsèques. Mais je me suis rendu compte, via le mentorat notamment, que nous étions dépendantes l’une de l’autre. Et cela m’a vraiment redonné confiance en moi. »

Potentiel d’apprentissage : 10/10 car donner c’est aussi recevoir.
Potentiel d’intégration : 9/10 car vous vous sentirez encore plus légitime et votre fibre sociale grossira à vue d’œil.

Fausse bonne idée 3 : partir à la retraite sans partager votre expérience

Tout ce que vous avez obtenu, c’est grâce à votre travail. Et vous ne l’avez pas volé ! Alors pour que les jeunes pousses se fassent le cuir, vous vous dites qu’il faut les laisser se débrouiller seules. Et puis, c’est bien connu, on ne dévoile jamais les ficelles de ses meilleurs tours.

Potentiel d’apprentissage : -2/10 car avec le temps, vous n’aurez rien appris de nouveau, vous aurez même oublié des choses.
Potentiel d’intégration : 4/10 car avec du recul, vous déciderez peut-être d’écrire vos « mémoires » une fois passé(e) à la retraite. Une bonne manière de fréquenter le « gratin littéraire ».

Le conseil de Zian

Il existe 2 types de mentorats :

– le mentorat classique :
à vous de transmettre vos compétences à une recrue fraîchement arrivée. Vous pourrez lui faire découvrir le fonctionnement au sein de votre structure et lui faire profiter de votre expérience dans votre domaine de prédilection.

– le mentorat inversé : laissez vous porter par un vent juvénile. Une bonne façon d’en apprendre un peu plus sur des domaines qui vous font défaut, comme la maîtrise d’un nouveau logiciel par exemple. 

Vraie bonne idée 4 : vous ouvrir à de nouvelles méthodes

Pour toujours rester dans le « coup », vous pouvez emprunter la même route que Véronique et vous faire accompagner : « Comme j’avais l’impression de ne plus vraiment être considérée par ma hiérarchie, j’en voulais un peu à la jeune génération au début. Mais après avoir mis en place le mentorat, je me suis aperçue que j’avais des compétences à faire valoir. Alors j’ai décidé de me rapprocher d’Alphonse pour faire un bilan de compétences. Cela m’a permis d’identifier ce qui me plaisait vraiment, à savoir la transmission. À la suite de ce bilan, j’ai proposé à mes supérieurs un mécénat de compétences qui a été accepté. Aujourd’hui, j’ai la chance de relever un nouveau défi auprès d’une “start-up” qui défend des valeurs écologiques. Un bon moyen de côtoyer des trentenaires tout en prenant part à des enjeux sociétaux. Je me sens de nouveau à ma place, malgré mes 57 ans. »

Potentiel d’apprentissage : 10/10 car notre accompagnement est le meilleur du monde ! (Et oui, les jeunes ne sont pas connus pour leur modestie…).
Potentiel d’intégration : 10/10 car on met les petits plats dans les grands pour chacune des personnes que l’on accompagne !

Fausse bonne idée 4 : croire que rien ne peut changer après 50 ans

Vous êtes comme vous êtes, et ce n’est pas à votre âge que vous allez changer. Et puis quoi encore ? Vous n’allez tout de même pas vous faire accompagner par des jeunes de 30 ans quand même, ce serait le bouquet !

Potentiel d’apprentissage : 0/10 car vous savez déjà TOUT.
Potentiel d’intégration : 3/10 car on n’est jamais seul, avec ses certitudes.

Le mot de la fin pour Zian

Vous l’aurez compris, trouver sa place au milieu de la jeune génération passe par le dialogue et la bonne connaissance de vos compétences. C’est pourquoi on vous propose de découvrir notre Bilan de compétences. Ce bilan est finançable par votre CPF et vous permet de prendre les décisions les plus épanouissantes pour vous en fin de carrière. Et si la moyenne d’âge de notre équipe est d’environ 30 ans, c’est parce qu’on croit dur comme fer aux bienfaits intergénérationnels.

Pour aller plus loin
  • Vous hésitez à faire un Bilan de compétences en fin de carrière ? Vous pensez que cela ne vous concerne plus ? Que c’est le privilège de la jeune génération ? On vous propose de découvrir 3 bonnes raisons de franchir le pas après 50 ans, dans l’article juste ici.

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