Pourquoi aller voir des professionnels ?
Prendre la décision de consulter n’est pas toujours un pas facile à franchir. “En ai-je vraiment besoin ? Que vont-ils penser de moi si l’on sait que je consulte un psy ?” Plusieurs idées reçues ont longtemps laissé planer le doute sur le soutien psychologique. Et pourtant, ces professionnels de la santé ont fait leurs preuves et peuvent être une aide précieuse. Aujourd’hui, les thérapies sont bel et bien rentrées dans les mœurs. Selon une étude réalisée par Yougov en 2017, 1 Français sur 3 a déjà fait appel à un thérapeute. Et les raisons d’aller consulter sont diverses et variées.
Par exemple, pour Michel et Marie, c’était suite à des événements professionnels. “En 2015, j’ai fait un burn-out. J’ai eu 120 chantiers à suivre et en plus, j’ai eu mon divorce. Je n’arrivais plus à sortir la tête de l’eau. Quand on est mal, on se recroqueville un peu sur soi, on devient taciturne et donc il faut trouver des soutiens, des amis mais pas que. À ce moment-là j’ai donc décidé d’aller voir une thérapeute. Maintenant, dès que j’ai un coup de moins bien, je la vois. C’est une manière de se prendre en main et de vivre. Cela m’a rendu optimiste. Le fait qu’elle me dise « toute ta vie tu as pensé aux enfants et au reste, maintenant il faut penser à toi », cela m’a rassuré. J’avais peur que ce soit égoïste mais en fait non pas du tout, c’est juste se faire du bien” nous racontait Michel, bientôt retraité. “De mon côté, après un licenciement abusif, j’ai gardé beaucoup de séquelles. Maintenant, je suis suivie par un psychiatre : j’ai pris conscience que le travail n’était pas la vie et qu’il y avait d’autres domaines pour lesquels j’étais douée. Et surtout, cela m’a donné envie d’oser de nouvelles choses” poursuit Marie.
Quant à Martine, avant de participer à notre parcours Dessiner sa fin de carrière, voir une psychologue lui a permis de “mieux comprendre et dédramatiser [son] angoisse face à la retraite.”
Faut-il forcément traverser une zone de turbulence pour se faire accompagner ?
“Ce n’est pas la nature de l’épreuve que l’on traverse qui détermine si l’on doit ou non consulter, mais plutôt la manière dont on la ressent” explique la psychiatre et thérapeute familiale Sylvie Angel. Plus concrètement, une thérapie peut vous permettre :
– d’exprimer ce qui va ou ne va pas,
– d’obtenir un point de vue extérieur et donc de prendre du recul sur une situation ou encore,
– d’avoir un soutien pour mettre en place des solutions concrètes et efficaces pour vous sentir mieux.
Comment savoir quel accompagnement est fait pour moi ?
Ce n’est pas toujours évident de s’y retrouver face aux multiples possibilités d’accompagnement. Voici quelques éléments pour vous permettre d’y voir plus clair et de trouver chaussure à votre pied.
– Les sophrologues s’occupent de la conscience. Ils ne vont pas vous questionner sur votre passé, votre vécu (sauf si de vous-même vous souhaitez en parler) mais vont chercher à vous amener vers un mieux-être. Pour cela, ils utilisent des techniques comme la relaxation, la respiration, la visualisation. C’est une méthode psycho-corporelle. Ils vont vous apporter des outils et vous permettre de mobiliser vos ressources pour gérer plus sereinement le quotidien.
– Les psychologues s’occupent de l’inconscient. Ils vont chercher à faire émerger des éléments inconscients via un questionnement précis. Leur but est de comprendre quels sont les événements qui ont déclenché les troubles. Parmi les psychologues, il existe des spécialités. Par exemple, les psychologues du travail ont une double casquette pour comprendre les salarié·es et l’environnement professionnel. Burn-out, stress, surmenage, harcèlement, transition vers la retraite sont autant de sujets que peuvent traiter ces spécialistes.
Bon à savoir : pour ces deux pratiques, la sécurité sociale ne prend pas en charge les frais engendrés. Cependant, certaines mutuelles peuvent rembourser partiellement ou intégralement le coût des séances.
– Les psychiatres sont des médecins. Tout comme les psychologues, ils proposent des entretiens thérapiques mais peuvent aussi prescrire des médicaments (antidépresseur, anxiolytique…). Ils délivrent une feuille de soins pour être remboursé·e par la sécurité sociale.
Toutes ces thérapies sont complémentaires. Chaque individu pouvant être plus ou moins réceptif à l’une ou l’autre. L’essentiel est de faire la démarche d’aller consulter pour se faire aider.
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Choisir quelqu’un de reconnu et certifié
Il existe des sites qui vous permettent d’avoir une vue claire sur les thérapeutes, les avis et leurs diplômes. Par exemple, l’annuaire des psychologues de France peut être un premier pas pour avoir des éléments de comparaison (pour les tarifs par exemple).Vous pouvez également appeler la préfecture ou regarder sur le site Infogreffe pour vérifier l’enregistrement du cabinet des spécialistes.
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Faire confiance à votre intuition
Votre ressenti est essentiel à la fois pour le choix de la pratique, mais aussi pour celui de votre praticien. On vous conseille d’avoir un premier contact téléphonique pour vous faire une petite idée. Voici quelques questions que vous pouvez poser par exemple : Quelles sont ses méthodes de travail ? Combien de temps cela va-t-il durer ? Quelle est sa formation ?
Un dernier mot pour la route : celui de Christine, ancienne participante à notre parcours, qui remercie “[son] médecin psychiatre, [sa] thérapeute, l’équipe Alphonse et notre société solidaire de lui avoir permis de [se] reposer et d’arriver à la retraite fraîche et joyeuse.” Le genre de témoignage que l’on adore lire de bon matin.
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Un peu de lien : vous pouvez trouver plusieurs numéros d’écoute et de soutiens ponctuels qui peuvent être utiles.
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Un peu de cinéma : une vidéo de la spécialiste en psychologie positive Audrey Akoun avec 4 conseils concrets et activables pour ne pas avoir le moral dans les chaussettes.
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Un peu de lecture : manquer de confiance en soi ou encore se sentir seul·e sont des sentiments que vous ressentez ? On a écrit des articles pour vous présenter des solutions et idées pour vous rebooster : à la fois pour savoir comment faire pour se sentir plus sûr·e de soi et ensuite pour mieux gérer la solitude.