Une tendance généralisée
Oser reprendre sa vie en main est une question qui traverse l’esprit de beaucoup de monde et qui s’est accrue depuis le début de la crise du Covid19. En effet, “les enquêtes montrent que celle-ci a été révélatrice : 7 Français sur 10 ont envie de changer de vie et 90% des gens ont déjà songé à se reconvertir” explique Caroline Péneau, journaliste. Et c’est une tendance valable pour tous les âges, aussi bien à 55 ans qu’à 22 ans. Par exemple, c’est le cas de Catherine, 59 ans, qui a décidé de quitter son travail, de reprendre ses études et de vivre de sa vraie passion : la cuisine.
Pourtant, on observe également “un décalage entre cette envie et le passage à l’acte” poursuit la journaliste. Pourquoi ? “Tout simplement car ce n’est pas le même cerveau. Il y a une partie pour les envies et émotions et l’autre pour le fait d’agir. Toute la question dans ce changement de vie ça va être d’allier les deux” souligne Frédéric Fanget, psychiatre. En fait, ce qui se passe généralement, c’est que l’on se met des freins personnels : “cela peut être des exigences trop élevées, des normes que l’on a intégrées depuis petits ou encore la peur de l’échec par exemple. La clef c’est de ne pas non plus tomber dans l’injonction sociale à vouloir absolument changer de vie. La sécurité n’est pas une mauvaise chose. Le tout c’est de savoir si notre vie nous satisfait au jour le jour ou non et surtout “pourquoi ?””
L’idée est donc de voir ce changement comme une liberté mais non pas comme une obligation. Alors comment faire pour savoir si l’on en a vraiment envie ? En vous posant quelques questions au préalable.
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Faire un bilan avec vous-même
“La première étape dans un changement de vie c’est d’analyser ce qui ne nous convient pas dans notre propre vie actuelle” précise Frédéric Fanget. Comment ? Plusieurs exercices peuvent vous aider :
– En regardant vos semaines types et en notant ce qui vous fatigue, ne vous apporte pas de joie voire vous énerve. Par exemple, si vous voulez changer de métier : est-ce que c’est par rapport au temps de transport ? À un ou une collègue avec qui cela ne se passe pas bien ? Ou alors les missions en général ? L’idée est de savoir plus précisément ce qui ne vous convient pas dans votre vie quotidienne.– En vous autorisant à vous projeter. Hélène Picot, coach en reconversion suggère de compléter les phrases suivantes :
Si j’avais le temps, je ferais…
Si j’avais confiance en moi, je ferais…
Si tout était possible, je ferais…
Si j’étais plus sûr de moi, je…
Si j’avais moins peur du regard des autres, je serais/je ferais…“L’idée n’est pas forcément de noter des réponses extraordinaires, comme faire le tour du monde. Mais de lister ce qui vous tient particulièrement à cœur” précise la coach. Certaines réponses reviennent plusieurs fois ? Alors vous avez mis le doigt sur des éléments importants : ceux qui vous font vibrer.
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Prendre confiance en vous
Ensuite, l’objectif est de faire taire la petite voix intérieure qui nous murmure : “Mais est-ce vraiment sérieux ? Est-ce que je vais y arriver ?” Souvent l’envie de changement est là mais on se retrouve bloqué par des croyances. Des croyances qui viennent de notre éducation parentale et scolaire ainsi que de notre vie professionnelle.
Pour ne pas réduire votre champ des possibles, la clef est d’adopter une attitude positive. Comment ? Par exemple en notant sur une feuille, tous les jours, les choses positives que vous avez vécues. Cela peut être de toutes petites choses, un thé chaud le matin, une discussion amicale avec une voisine, une mission réalisée en temps et en heure au travail… De cette manière, votre cerveau se concentre sur le positif et cela augmente votre confiance en vous. Vous allez voir, cela devrait vous aider à débloquer les choses et vous mettre en route. -
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Faire des changements pas-à-pas
Une fois ces éléments établis, l’idée est de changer une chose à la fois. En effet, selon Frédéric Fanget, “l’équilibre personnel c’est comme une chaise à quatre pieds et selon le changement de vie que l’on veut faire, changer tout en même temps cela risque de déstabiliser donc quand c’est possible c’est bien de les changer un par un.” Vous pouvez donc vous demander : par rapport à ce que j’ai noté, lequel est premier sur la liste ? Duquel ai-je le plus besoin pour me sentir mieux au jour le jour ?
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Trouver votre équilibre
Un changement radical ne correspond pas à tout le monde. Il existe aussi des intermédiaires entre changer de vie ou rester dans sa vie. On peut compléter sa vie par une autre activité par exemple. Frédéric Fanget raconte l’histoire de l’un de ses patients : “Il était dans un boulot qui ne lui plaisait pas. Mais c’était aussi un passionné de radio, de musique, de jazz. Toute la question était de savoir s’il allait changer de vie pour vivre de ses passions artistiques. Mais avec la difficulté d’en vivre alors qu’il avait un bon salaire. L’autre possibilité était de faire les deux. Et c’est ce qu’il a fait finalement. Et ça a été l’équilibre qu’il a trouvé. On est tous différents”.
Et pour vous, quelles pourraient être les alternatives possibles au changement (trop) radical ?
Notre dernier conseil pour la route : plus qu’une méthode à suivre à la lettre, ces réflexions ont surtout pour but de vous permettre de vous affranchir des peurs qui peuvent vous bloquer.
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Un peu de lecture : qui dit changement de vie dit souvent envie de (re)donner du sens à ses actions. Mais que met-on vraiment derrière ce terme ? Pour répondre à cette question digne d’un bac de philo, on a mené notre petite enquête. C’est juste là pour découvrir notre article sur le sujet.
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Un peu d’écoute : Le podcast pourquoi pas moi. La pétillante Charlotte interroge des personnes des 4 coins de France. Leur point commun ? Avoir écouté leur petite voix intérieure. Une bonne dose d’inspiration ! L’histoire qui nous a particulièrement touchés ? Celle de Marion qui est devenue vitrailliste deux ans avant de passer à la retraite.
Envie de discuter de vos envies avec d’autres personnes proches de la retraite ? C’est possible par ici :